6h/20h, longue entre Garonne et canal
Bon, ce n’est ni la saison du pruneau, ni celle du
chasselas. L’envie de faire une dernière longue en 2020, assez roulante et
profiter d’une météo clémente pour la saison pour respecter la
« liberté » laissée par la couvre-feu, voyons le verre à moitié plein
plutôt qu’à moitié vide : on peut rouler de 6h à 20h ? Allons-y pour le pruneau
d’Agen et le chasselas de Moissac.
Je vais donc chercher la Garonne à Ondes pour
partir en direction d’Agen par les petites routes et des chemins pour revenir
ensuite par le Canal Latéral à la Garonne que je connais bien ?
Je vais alterner rives droite et gauche, non pas
par souci d’équité politique mais pour être au plus près de fleuve cher à
Claude Nougaro et éviter les routes bien fréquentées ? J’emprunte un bon nombre
de chemins agricoles qui traversent les grandes exploitations fruitières (kiwi
notamment), mais aussi des chemins et sentiers. En cette saison, les chemins
agricoles étant (et c’est normal) très empruntés par les engins, rouler dessus
s’apparente à du cyclo-cross : le premier chemin, tu fais attention, tu
passes dans l’herbe, à côté des flaques, mais quand tu comprends que tu vas y
passer souvent et longtemps, tu finis par aller tout droit ?
Très joli parcours que cette alternance de chemins,
pistes, petite routes, ponts ? La Garonne réserve de très jolis coins très
sauvages ?
Le brouillard présent une bonne partie de la
journée aura apporté une atmosphère particulière, notamment au bord de l’eau ?
Mention spéciale sur l’aller pour le pittoresque
village d’Auvillar avec son quartier du port, sa halle circulaire et sa Tour de
l’Horloge. Auvillar est aussi un lieu d’étape sur le chemin de Saint-Jacques.
Les villages sont pittoresques, les ports nombreux,
témoins des liens entre l’homme et la Garonne.
Agen et Moissac ne manquent pas de charme,
notamment avec leurs superbes ponts-canaux. J’avais passé celui d’Agen en
pleine nuit en 2019 quand j’avais rallié Oléron sur la journée. Les deux villes
ont un long passé historique.
Ce n’est pas la saison du pruneau ou du chasselas,
les deux spécialités locales protégées.
Pour le pruneau, la récolte des prunes se fait en
août et septembre. Elles sont ensuite séchées pour diminuer leur taux
d’humidité et assurer une longue conservation. Pour les transformer ne pruneau,
on les réhydrate dans de l’eau chaude.
Le pruneau est riche en fibres et en potassium,
ainsi qu’en acides chlorogéniques aux vertus antioxydantes. Il favorise la
digestion et prévient l’ostéoporose.
Le chasselas de Moissac a été introduit dans la
région au Moyen-Âge et sa culture va se développer sur les terres de la très
belle Abbaye Saint-Pierre-de-Moissac.
Le retour se fait pas le Canal de Garonne jusqu’à
l’agglomération toulousaine. Mention spéciale à Montech avec sa pente d’eau qui
était en travaux, peut-être en rénovation, ce qui serait une bonne chose.
Toujours le souci de surveiller mon alimentation
quand je fais de la (très) longue : kebab poulet dans son pain naan maison
à Agen, frites, soda. Personnel très sympa et accueillant comme à chaque que je
me suis arrêté dans un kebab ?
La dernière heure fut très dure ? D’habitude, la
dernière heure sonne comme une délivrance, mais là, comme je connaissais très
bien ce qui m’attendait, l’effet inverse s’est produit ? 265 km parcourus tout
de même dont 150 mixtes.
J’ai de l’admiration et un grand respect pour les
ultrariders, je viens de terminer « Rêves across America » d’Arnaud
Manzanini, meilleur français sur la mythique Race Across America, 4 833 km en
11 jours, 2 heures, 48 minutes, belle expérience humaine et sportive. Ces
hommes et femmes (Fiona Kolbinger par exemple, qui a gagné la TCR en 2019, 4000 km de
Burgas sur la côte de la Bulgarie à Brest, en 10 jours, 2 heures et 48 minutes devant tout le monde, y compris
devant un paquet de mecs dont certains bien machos qui ont mis en doute sa
victoire), que ce soit dans le cadre de courses ou de voyages, seuls, avec
assistance, en bikepacking, qui peuvent rouler près de 20 heures par jour, sont
impressionnants. Même en roulant moins longtemps, parcourir des milliers de kilomètres,
c’est du costaud ! Et c’est d’autant plus impressionnant quand l’exploit
est « discret » car la couverture médiatique de ce genre d’évènement
est minime (elle n’est pas forcément recherchée) même si on commence à parler
de ce genre d’exploit. Je suis « petit » avec mes 380 km en 2019 pour
rallier l’île d’Oléron ou mes réguliers plus de 200 ? Mais je me régale,
j’ouvre grand les yeux, j’apprécie, je souffre parfois, bref, je pédale !
Le vélo est une belle façon de découvrir le monde, et le monde ça commence tout
près de chez soi ?
Je suis content de cette trace, deux passages sont
à améliorer pour éviter notamment un bon moment de marche sur une piste qui a
été complètement labourée et ne pas revenir dessus ensuite, grâce à cela je
verrai deux chevreuils et des sangliers.
J’ai pu observer aussi de nombreux échassiers,
toujours aussi craintifs (ou méfiants).
Je refais cette balade aux beaux jours, à la
floraison des fruitiers, en partant de Toulouse pour passer par les berges de
Garonne entre Blagnac et Beauzelle puis par la passerelle de Seilh. Je
publierai la trace définitive à ce moment-là.
www.lecyclerit.com